économiser l'énergie au bureau

Quelles sont les astuces pour une consommation d’énergie responsable au bureau ? Un peu de bon sens et quelques habitudes déjà appliquées à la maison sont un bon début. Cependant, des bonnes pratiques spécifiques au lieu de travail sont toujours source d’amélioration !

Si nous sommes de plus en plus nombreux à adopter de bons réflexes à la maison pour économiser l’énergie, on a parfois tendance à laisser de côté notre fibre écolo une fois au bureau ! Les raisons ? On ne paye pas soi-même la facture, les habitudes ancrées dans l’entreprise, l’effet de groupe… autant de mauvaises raisons de ne pas se poser trop de questions ! D’autre part, dans les entreprises, les deux fournisseurs d’énergie principaux demeurent les historiques EDF (69%) et Engie (17%). Les énergies renouvelables sont encore à la traîne, pour l’alimentation des espaces de travail.

Rien que pour ses usages numériques, un employé de bureau laisse une empreinte carbone annuelle de 1500 kWh. Bien sûr, à ce chiffre, il convient d’ajouter l’éclairage et le chauffage de son lieu de travail, ou encore son mode de transport.

GreenIT et Evolugreen, partenaires de l’association Riposte Verte, ont publié cette rentrée les résultats d’une étude sur les écogestes au bureau en matière d’énergie. Elle se fonde sur un panel de 650 organisations de toutes tailles et tous secteurs, nous permettant d’explorer les bonnes pratiques et mauvaises habitudes…

Chauffage : 50% de la consommation d’énergie au bureau

Le choix des équipements et les éco-gestes dans ce domaine sont cruciaux. En effet, le chauffage est le premier poste de dépense énergétique, représentant en moyenne la moitié de la consommation d’énergie du bureau. 65 % des organisations déclarent réguler la température avec un thermostat programmable ou des robinets thermostatiques. Cependant, on peut mieux faire : seuls 46 % des collaborateurs ont reçu des consignes pour l’adapter à la température extérieure, 40 % pour dégager les radiateurs en hiver (dossiers, manteaux…). Ces deux points font en effet partie des bons réflexes à adopter et diffuser au bureau !

On peut y ajouter les éco-gestes qui sont déjà valables à la maison :

  • En hiver, fermer volets et rideaux des pièces inoccupées, et de toutes les pièces une fois la nuit tombée, et ouvrir volets et rideaux des fenêtres exposées au soleil pour bénéficier de sa chaleur
  • Faire entretenir sa chaudière une fois par an par un professionnel agréé
  • Dépoussiérer régulièrement ses radiateurs et dégager régulièrement les bouches d’aération
  • Éviter les chauffages d’appoints mobiles
  • En cas d’absence pour la journée, baisser le thermostat pour maintenir 16°C
  • En cas d’absence de plus de 48h, positionner le thermostat sur le minimum ou sur hors gel (8°C environ).
  • Au retour, remettre le thermostat dans sa position initiale : cela suffit pour chauffer la pièce. Le mettre plus chaud ou à fond ne chauffera pas la pièce plus vite, mais consommera simplement davantage
  • Mettre des tapis sur les planchers froids
  • Éteindre les radiateurs lorsqu’on ouvre une fenêtre pour aérer

On considère qu’il faut une température comprise entre 21°C et 22°C dans un bureau pour être performant.  Assis à son poste de travail, on peut ressentir le froid plus facilement, même si la température est optimale. Mieux vaut enfiler un pull supplémentaire (ou boire un bon thé !) plutôt que de monter le thermostat.

Éclairage : 20 % de la consommation d’énergie au bureau

Comme pour le chauffage, une bonne gestion de l’éclairage est assurément aussi importante pour maîtriser son empreinte carbone et sa facture que pour le confort de l’utilisateur ! Type d’ampoules, disposition et puissance des lampes sont autant d’éléments à interroger. Pourtant, seules 38 % des répondants à l’enquête prennent en considération l’éclairement des postes de travail. Un peu moins de la moitié des collaborateurs (47%) a reçu des consignes sur les bonnes pratiques à adopter pour une gestion optimale de la lumière.

On considère néanmoins qu’il est possible d’atteindre jusqu’à 15% d’améliorations des performances avec un meilleur éclairage.

Quelques idées pour y parvenir :

  • Placer les bureaux perpendiculairement à la fenêtre pour bénéficier de la lumière naturelle de façon optimale
  • Privilégier les murs de couleur claire car ils réfléchissent mieux la lumière
  • Éteindre systématiquement la lumière lorsqu’on quitte une pièce
  • Dépoussiérer les ampoules : cela permet de gagner jusqu’à 40% de flux lumineux supplémentaire
  • Opter pour des lampes basse consommation ou fluocompactes : elles sont plus économes et durent plus longtemps
  • Éviter les lampadaires à variateur équipés d’halogènes
  • Lorsque c’est possible, préférer les tubes fluorescents (néons)
  • Privilégier les abat-jour clairs, fins et translucides, qui laissent mieux passer le flux lumineux
  • Adapter la puissance de l’éclairage en fonction des besoins et des activités

Informatique : 20 % de la consommation d’énergie au bureau

Le recours à l’informatique nous permet d’économiser du papier, des déplacements, mais il ne préserve pas l’environnement pour autant ! Comme l’explique le guide Informatique Libre et Éco-grestes informatiques, « environ 87% de l’énergie totale consommée par un ordinateur standard est de l’énergie grisedepuis les matières premières jusqu’à sa commercialisation, en passant par son stockage, tout ordinateur a nécessité de l’énergie. »

Quelques bonnes pratiques à connaître (et à diffuser !) permettraient néanmoins de limiter la consommation d’énergie, grise ou non, liée aux usages informatiques en entreprise. Augmenter la durée de vie du matériel fait partie des pistes les plus intéressantes : la consommation d’énergie totale d’un ordinateur est presque divisée par deux si celui-ci est gardé pendant dix ans !

Pour réduire la consommation énergétique de son ordinateur, on peut déjà :

  • Prolonger leur durée de vie
    • Réduire les besoins de la couche logicielle et supprimer les logiciels inutiles
    • Entretenir le système d’exploitation (défragmentation, compression, suppression…)
    • Privilégier  les matériels reconditionnés et éco-conçus
  • Diminuer la consommation énergétique à l’usage
    • Éteindre systématiquement son ordinateur et ses périphériques (imprimante, scanner) lorsqu’on ne les utilise pas, notamment à la fin de la journée. Contrairement à une idée reçue, les machines actuelles supportent très bien d’être éteintes et rallumées plusieurs fois par jour.
    • Opter pour le mode économie d’énergie dans les paramètres d’options d’alimentation : il optimisera la mise en veille, la mise en veille prolongée, l’extinction du moniteur, ou encore l’arrêt des disques durs.
    • Préférer l’usage d’une multiprise munie d’un interrupteur pour brancher ordinateur et périphériques. En effet, même éteints, ils continuent de consommer un peu d’énergie.
    • Choisir des ordinateurs adaptés aux besoins des utilisateurs : leur consommation est directement liée à leur puissance. On fait ainsi des économies à l’achat ainsi qu’au cours de l’utilisation.
    • Adapter la luminosité de l’écran à l’environnement de travail
    • Lorsque c’est possible, privilégier les ordinateurs portables et les écrans plats est une option à considérer. En effet, ceux-ci consomment 4 à 6 fois moins d’électricité

Des gestes apparemment simples comme la mise en veille prolongée sont encore trop peu connus et mis en œuvre : seuls 9% des sondés la programment sur leur unité centrale et 20 % sur leur ordinateur portable dès 20 minutes d’inactivité. Fort heureusement, 80% des sondés pensent à éteindre leur ordinateur le soir !

Impression

Comme le font déjà 93% des personnes interrogées, le bon geste pour préserver la planète en matière d’impression est d’opter pour du matériel d’impression collectif via le réseau interne pour remplacer les imprimantes individuelles. Ils comportent en effet de nombreux avantages grâce à la fonction recto verso, la possibilité de faire figurer 2 pages sur 1, et de mettre en veille… Comme pour les matériels informatiques, il est tout aussi important de songer à les mettre en veille automatiquement en journée et à les éteindre le soir et de veiller à prolonger leur durée de vie, afin de réduire leur impact environnemental.

Quelques bonnes habitudes à prendre :

  • Programmer les impressions par défaut en mode brouillon, noir et blanc et recto verso
  • Recycler le papier déjà utilisé en l’utilisant comme brouillon
  • Supprimer les éléments inutiles (pub, images) avant de lancer l’impression
  • Préférer le laser au jet d’encre
  • Dématérialiser autant que possible
  • Mettre en marche les imprimantes, photocopieuses, scanners uniquement lorsqu’on en a besoin, et les éteindre le soir en quittant le bureau. Une photocopieuse consomme 80% de son énergie en mode attente.
  • Opter pour des consommables recyclés et labellisés, ou recharger les cartouches
  • Utiliser de préférence du papier recyclé

Faire passer le message et impliquer

Comme le révèle l’étude de GreenIT et Evolugreen, la prise de conscience des enjeux environnementaux directs et indirects qu’impliquent le travail au bureau en est encore à ses débuts. L’entreprise et ses salariés peuvent pourtant adopter simplement et progressivement de nombreuses bonnes pratiques, qui peuvent être diffusées grâce à une communication efficace et rappelées de façon régulière. Elles doivent bien sûr être identifiées au niveau de chaque bâtiment, et mises en œuvre en impliquant tous les services concernés : moyens généraux, achats, communication, informatique et systèmes d’information…

 

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