Guillaume et Mathieu, producteurs de pommes et poires

La question des pesticides dans l’agriculture et de leurs résidus dans notre alimentation agite l’opinion ces dernières semaines. Que penser des chiffres avancés par Cash Investigation, qui ont mis le feu aux poudres ? Qu’en est-il des produits issus de l’agriculture raisonnée, proposés par Les Paniers de Léa ?

Tout commence avec la diffusion d’un numéro du magazine d’enquête Cash Investigation sur France 2, le 2 février dernier. Consacré aux pesticides, le programme fait l’effet d’un tsunami ! Il faut dire que l’enquête avance un chiffre plus qu’alarmant : 97% des denrées alimentaires contiendraient des résidus de pesticide. Voilà qui fait froid dans le dos !

Ce chiffre terrifiant serait tiré du rapport 2013 (publié en 2015) de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa). Depuis quelques jours, il est cependant nuancé par différents médias, Libération en tête. En effet, Cash Investigation lui fait dire quelque chose qui ne figure pas dans le rapport original ! Comme l’explique le site d’Arrêt sur Images, « le rapport explique ainsi que plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides « dans les limites légales ». Or un aliment qui ne contient aucune trace de pesticide entre aussi « dans les limites légales ». Plus loin dans le rapport, on découvre ainsi que dans ces 97%, on trouve 54,6 % ne contenant « aucun résidu [de pesticide] détectable« . »

Dans un billet de réponse à Libération publié sur le site de la production, Cash Investigation se défend pourtant en assurant que les 54,6% d’aliments sans résidus détectables contiendraient en réalité des pesticides dans des quantités non mesurables… mais ne précise tout de même pas la part d’aliments qui ne contiendrait aucune trace de pesticides selon eux. Arrêt sur Images poursuit : « Le problème porte aussi sur les « 3% d’aliments qui ne contiendraient aucun pesticide » cités par le journaliste de Cash. C’est en fait tout l’inverse : l’étude précise que près de 3% des aliments dépassent justement la limite légale de teneur en pesticides. Une erreur cette fois admise par l’équipe de Cash et corrigée sur le site de France TV Info. »

Si le chiffre qui a fait scandale est à relativiser, l’enquête menée par l’équipe de Cash Investigation n’en demeure pas moins inquiétante. Chez Les Paniers de Léa, la santé par l’alimentation est l’enjeu central de nos actions et de notre offre, et la qualité des produits que nous vous proposons est un critère de choix primordial. C’est dans cet esprit que nous avons instauré la Charte d’achats responsables, co-signée par nos producteurs partenaires : tous partagent notre sensibilité à ces problématiques et ont choisi de travailler selon les principes d’une agriculture raisonnée. Parmi eux, Guillaume et Mathieu, producteurs de pommes et poires à Saint-Pierre-Brouck, ont accepté de s’exprimer sur le sujet.

Les agriculteurs sont bien conscients qu’en détruisant la biodiversité, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis.

« À écouter certains médias, on dirait que les agriculteurs sont des pollueurs et des empoisonneurs« , se désole Mathieu. « Il faut avoir à l’esprit qu’au départ, les traitements ont d’abord permis d’éviter des maladies dangereuses pour les consommateurs. par exemple l’ergot du seigle« , rappelle son frère Guillaume. Si dans les années 60, de nombreux producteurs traitaient leurs parcelles avec des produits « tête de mort », dangereux pour l’homme et pour l’environnement, le métier et les méthodes de travail ont évolué à pas de géant vers un plus grand respect de l’environnement. Par ailleurs, les normes françaises en matière de traitements sont de plus en plus draconiennes, et les contrôles fréquents et scrupuleux.

Guillaume et Mathieu travaillent donc main dans la main avec la nature, bien conscients que l’éco-système qui entoure leurs vergers garantit la bonne santé de leurs arbres… et donc la qualité de leurs fruits. En 2015, ils n’ont effectué qu’un seul traitement, contre les carpocapses (petits vers qui raffolent des pommes et des poires) ! Leur credo : laisser les petites bêtes tranquilles, et les vergers seront bien gardés ! En préservant chaque maillon de la chaîne alimentaire, les populations de nuisibles se régulent d’elles-mêmes : pas de fauchage, installation de nichoirs à mésanges, réintroduction de typhlodromes… autant d’actions gagnantes pour tous, puisqu’elles sont moins onéreuses pour le producteur, préservent l’environnement, et ne sont pas nocives pour la santé des consommateurs ! « Quand on marche dans nos vergers, la vie est partout !« , se réjouissent les deux arboriculteurs.

Leur exploitation est certifiée comme respectant les principes de la Production Fruitière Intégrée (PFI), qui incite les pomiculteurs à s’engager dans une démarche de progrès et d’ecoresponsabilité, sous la houlette de l’ANPP (Association Nationale Pommes et Poires).

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