Nicolas, notre producteur de cerisesProducteurs en colère, prix qui flambent, pénurie, risques pour la santé… Alors que les premiers fruits sont sur le point d’arriver, la cerise fait parler dans les JT. En cause : l’interdiction, en France, d’un insecticide particulièrement dangereux. On a voulu faire le point sur la situation avec Nicolas, notre producteur partenaire, qui nous éclaire sur ces enjeux.

Ces dernières semaines, on a vu des producteurs de cerises en colère abattre leurs arbres en fleurs devant les caméras des médias français. Avec ces images spectaculaires, ces arboriculteurs dénonçaient une réalité bien complexe. En février 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a interdit l’usage du diméthoate, un puissant insecticide. Le produit permettait jusque là aux arboriculteurs de lutter contre le Drosophilis Suzukii, un moucheron asiatique agressif apparu dans les vergers en 2009-2010, causant d’importants dommages sur les cultures.

Alternatives et résultats

Pas question de pièges à glu « inefficaces contre ces mouches » ni d’installation de filets dans leurs vergers : « Nos arbres ont été plantés il y a 15-20 ans, ils font 4 mètres de haut, sont très larges. De plus, il faudrait qu’ils aient été plantés en rangs et palissés, comme c’est le cas pour les pommiers. C’est quelque chose que nous pourrions prendre en compte pour les prochaines plantations d’arbres.« , explique Nicolas.

Le groupement des producteurs de Nicolas planche depuis plusieurs années déjà sur des solutions alternatives. Des mesures prophylactiques comme la gestion de l’irrigation, la tonte de l’herbe sous les arbres, une taille annuelle et claire des arbres permettent par exemple de maintenir un environnement aéré, tout l’inverse de ce qu’aiment les drosophiles !

Un insecticide naturel, à base d’ail et citronnelle, permet de traiter les arbres entre deux cueillettes « et ne donne aucun arrière-goût à la cerise, qui peut être consommée dans l’heure« , assure Nicolas. Le bémol : il n’est efficace que quelques jours, et son action est annulée en cas de pluie. Cette année, un insecticide à l’empreinte écologique réduite (8 à 10 fois plus cher que le diméthoate, incitant les producteurs à avoir la main légère) vient d’être homologué et constituera, avec le spinosad (autorisé en agriculture biologique), la base de la protection contre le moucheron piqueur.

Si aucune de ces solutions n’est efficace à 100%, les contraintes qu’elles imposent valent la peine, du point de vue environnemental. « Nous installons chaque année une centaine de ruches dans nos vergers, pour la pollinisation des fleurs, et notre ami Popol l’apiculteur ne constate aucune mortalité. » Quand on connaît la sensibilité des abeilles aux insecticides et leur rôle primordial dans la nature, il y a clairement de quoi se réjouir !

« Le mistral souffle fort, et les températures sont tombées depuis quelques jours : les moustiques n’aiment pas ça !« , sourit notre arboricutleur. Les premiers fruits sur les branches annoncent d’ailleurs une récolte tout à fait satisfaisante qui débutera vers le 15 mai.

De l’importance du Made in France

Les cerises françaises que vous mangerez en 2016 sont garanties sans diméthoate (contrairement aux espagnoles et italiennes, déjà sur le marché français).

Comme nos autres producteurs partenaires, Nicolas a signé notre Charte d’achats responsables.

En savoir plus sur l’exploitation de Nicolas.

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